sábado, 26 de febrero de 2011

ICONOGRAFIA CUBANA XXVIII : Algunos teatros de La Habana hacia 1925.

Teatro Principal de La Comedia.
El Teatro Principal de La Comedia, abrió sus puertas el 29 de octubre de 1921, en el terreno donde funcionaba el antiguo teatro Heredia, en Ánimas, entre Prado y Zulueta. Esta pequeña sala de la compañía dramática española, al frente de la cual estaba la actriz sevillana María Palou (1891-1957) y su marido, el dramaturgo peruano Felipe Sassone (1884-1959), debuta con la obra La de San Quintín, de Galdós, con una puesta en escena del propio Sassone. 
Este pequeño coliseo adquirió una relevante significación en la historia del teatro cubano, al permanecer durante toda su existencia como el único espacio escénico habanero dedicado exclusivamente al teatro dramático, en un período crítico en que casi todos los escenarios se vieron reducidos a pantallas cinematográficas. Su propietario-empresario, don Luis Estrada, formó una compañía propia con artistas cubanos y extranjeros, que mantuvo durante los primeros diez años, hasta su muerte y estableció la tradición de extensas temporadas anuales de drama y comedia españolas. En su escenario tuvieron lugar las primeras representaciones del Teatro de Arte de La Habana La Cueva (1936). El edificio fue derrumbado en 1956.

El antiguo Teatro Capitolio, en la esquina de Industria y San José, pasó a llamarse Teatro Campoamor en 1924.
El Teatro Campoamor, en la esquina de Industria y San José, propiedad de los empresarios Pablo Santos y Jesús Artigas, tuvo como primer nombre el de Teatro Capitolio, inaugurado el 20 de octubre de 1921. En 1924, cambia su nombre por el de Campoamor, en honor del famoso poeta español. 
Aunque desde sus inicios acogió preferentemente los espectáculos cinematográficos, en su escenario se produjeron numerosos conciertos, temporadas de teatro dramático, vernáculo, lírico, vodevil y revistas. Clausurado desde 1965, ha sido almacén de escenografía, taller de iluminación, parqueo de bicicletas y vivienda multifamiliar. En la actualidad se encuentra abandonado y en ruinas.

Teatro Payret o Teatro de La Paz, También se le conoció como Coliseo Rojo, fue inaugurado el 21 de enero de 1877. En la foto, antes que se destruyera el techo durante el paso del huracán del 1926. Su extructura, desde entonces, sufrió diferentes transformaciones.
Ver en el suplemento de Memorandum Vitae, "Hojas de prensa para la historia de Cuba", los documentos necesarios en la historia de este mítico teatro habanero : "El 134 aniversario de la inauguración del Teatro Payret (o de la Paz), el 21 de enero de 1877."

El antiguo y primer Teatro Fausto de la esquina del Paseo de Martí y la calle Colon. 
El antiguo Teatro Fausto fue construido en el mismo emplazamiento del actual en la esquina del Paseo de Martí  y la calle Colón. Era propiedad del empresario Luis Estrada quien lo inauguró como cinematógrafo el 15 de noviembre de 1915. En 1938 se le hizo una reconstrucción y remodelación, en un estilo Art-déco, por el arquitecto e ingeniero Saturnino M. Parajón y Amaro. El antiguo edificio disponía de un palco presidencial con "boudoir" y entrada independiente. Fue en esta sala que en 1929 se inaugura la era del cine sonoro en Cuba.

El desaparecido Teatro Alhambra.
El templo del teatro vernáculo cubano se fundó el 13 de septiembre 1890 en la intersección de las calles Consulado y Virtudes, y estuvo allí hasta que se derrumbó el techo del pórtico y parte de la platea en el año 1935. En 1900, la mítica sala destinada a un público exclusivamente masculino, fue alquilada por el libretista Federico Villoch, el escenógrafo Miguel Arias y el actor José López Falco. El Teatro Alhambra realizó la temporada más larga de la escena cubana y en en él se presentaron más de dos mil piezas teatrales.



miércoles, 23 de febrero de 2011

ICONOGRAFIA CUBANA XXVII : calles de La Habana (1925).

La Habana, esquina Amargura y Cuba.
La Habana, Plaza de Albear.
La Habana, calle O'Reilly, rebautizada por corto cierto tiempo calle Presidente Zayas. A ese propósito escribiría el antiguo presidente cubano al arquitecto Evelio Govantes : “Me pregunta Ud. mi opinión sobre el cambio de los antiguos nombres de las calles, y desde luego declaro que siempre fui opuesto a esos trueques de aquellas denominaciones, que el público no acoge, ni los usa. Cuando el Ayuntamiento Habanero dio mi modesto nombre a la calle O´Reilly, sin previa consulta mía, no creí oportuno manifestarme inconforme a ello, pero conste que no obstante agradecer a mis estimados convecinos su amable acuerdo, no varié el criterio que en una oportunidad había hecho presente.” El Mundo, 20 de abril de 1928.
La Habana, calle Galiano, rebautizada Avenida de Italia.
La Habana, Belascoain, rebautizada Padre Varela.
La Habana, Paseo Real del Prado, rebautizado Paseo de Martí.
La Habana, Calle Neptuno, rebautizada Juan Clemente Zenea.
La Habana, calle Obispo, denominada por corto tiempo calle Weyler, también se le denominó calle Pí y Margall entre 1905 y 1935.
La Habana, Calzada de Cristina, rebautizada como Avenida de México.

viernes, 11 de febrero de 2011

jueves, 3 de febrero de 2011

Se ha ido un gran poeta del Caribe. Edouard Glissant (Martinica 1928 - Paris 2011)

En uno de nuestros encuentros, en 1997, el gran poeta caribeño me dedicó su Traité du tout-monde : "à Javier de Castro en revenant de la Caraibe par le premier rêve à droite ou à gauche, Amicalement, Edouard Glissant."

« Un champ d'îles »


Savoir ce qui dans vos yeux berce
Une baie de ciel un oiseau
La mer, une caresse dévolue
Le soleil ici revenu
Beauté de l'espace ou otage
De l'avenir tentaculaire
Toute parole s'y confond
Avec le silence des Eaux
Beauté des temps pour un mirage
Le temps qui demeure est d'attente
Le temps qui vole est un cyclone
Où c'est la route éparpillée
L'après-midi s'est voilé
De lianes d'emphase et fureur
Glacée, de volcans amenés
Par la main à côté des sables
Le soir à son tour germera
Dans le pays de la douleur
Une main qui fuse le Soir
À son tour doucement tombera
Beauté d'attente Beauté des vagues
L'attente est presque un beaupré
Enlacé d'ailes et de vents
Comme un fouillis sur la berge
Chaque mot vient sans qu'on fasse
À peine bouger l'horizon
Le paysage est un tamis soudain
De mots poussés sous la lune
Savoir ce qui sur vos cheveux
Hagard étrenne ses attelages
Et le sel vient-il de la mer
Ou de cette voix qui circule
Abandonnés les tournoiements
D'aventure sur les tambours
L'assaut du sang dans les plaines
Son écume sur les Hauts
Abandonné le puits de souffrance
La souffrance au large du ciel emporte
Dans la foule des fromagers
Sa meute de mots et sa proie
Abandonnée tarie la mesure
Démesure des coutelas
Cette musique est au coeur
Comme un hameau de lassitude
Beauté plus rare que dans l'île
Ton grand chemin des hébétudes
Va-t-il enfouir son regard
Dans la terre, humide douce
Les hommes sortent de la terre
Avec leurs visages trop forts
Et l'appétit de leurs regards
Sur la voilure des clairières
Les femmes marchent devant eux
L'île toute est bientôt femme
Apitoyée sur elle-même mais crispant
Son désespoir dans son coeur nu
Et parmi les chants de midi
Ravinés de sueurs triomphales
Sur un cheval vient à passer
La morte demain la Pitié
L'île entière est une pitié
Qui sur soi-même se suicide
Dans cet amas d'argiles ruées
Ô la terre avance ses vierges
Apitoyée cette île et pitoyable
Elle vit de mots dérivés
Comme un halo de naufragés
À la rencontre des rochers
Elle a besoin de mots qui durent
Et font le ciel et l'horizon
Plus brouillés que les yeux de femmes
Plus nets que regards d'homme seul
Ce sont les mots de la Mesure
Et le tambour à peine tu
Au tréfonds désormais remue
Son attente d'autres rivages
L'après-midi le Soir les masures
Le poing calé dans le bois dur
La main qui fleurit la douleur
La main qui leva l'horizon
Sur vos chemins quelle chanson
A pu défendre la clarté
Sur vos yeux que l'amour brûla
Quelle terre s'est déposée
Outre mer est la chasteté
Des incendiaires dans les livres
Mais le feu dans le réel et le jour
C'est ce courage des vivants
Ils font l'oiseau ils font l'écume
Et la maison des laves parfois
Ils font la richesse des douves
Et la récolte du passé
Ils obéissent à leurs mains
Fabriquant des échos sans nombre
Et le ciel et sa pureté fuient
Cette pureté de rocailles
Ils font les terres qui les font
Les avenirs qui les épargnent
Ô les filaos les grandissent
Sur les crêtes du souvenir
Mulets serpents et mangoustes
Font ces hommes violents et doux
Et la lumière les aveugle
La nuit au bord des routes coloniales
Toute parole est une terre
Il est de fouiller son sous-sol
Où un espace meuble est gardé
Brûlant, pour ce que l'arbre dit
C'est là que dorment les tam-tams
Dormant ils rêvent de flambeaux
Leur rêve bruit en marée
Dans le sous-sol des mots mesurés
Leur rêve berce dans vos yeux
Des paniques des maelströms
Plus agités que la brousse profonde
Lorsque passe le clair disant
Beauté sanguine des golfes
Ô c'est une plaie une plaie
Où danse le ciel, grave et lent
De voir des hommes nus et tels
Et l'île toute enfin repose
Dans le chaud des maturités
Mûr est le silence sur la ville
Mûre l'étoile dans la faim
Ce qui berce dans vos yeux son chant
Est la parure des troupeaux
L'herbe à taureaux pour les misaines
Le dur reflet des sels au sud
Rien ne distrait d'ordre les vies
Les hommes marchent les enfants rient
Voici la terre bâtée, consentante
De courants d'eau, de voilures
Quelle pensée raide parcourt
Les fibres les sèves les muscles
De la douleur a-t-on fait un mot
Un mot nouveau qui multiplie
Celui qui parmi les neiges enfante
Un paysage une ville des soifs
Celui qui range ses tambours ses étoffes
Dans la sablure des paroles
Guettant le saut des Eaux immenses
Le grand éclat des vagues Midi
Plus ardent que la morsure des givres
Plus retenu que votre impatience d'épine
Celui que prolonge l'attente
Et toutes les mains dans sa tête
Et toutes splendeurs dans sa nuit
Pour que la terre s'émerveille
Il accepte le bruit des mots
Plus égal que l'effroi des sources
Plus uni que la chair des plaines
Déchirée ensemencée
Sa clarté est dans l'océan
Dans la patience que traîne
Vers où nul oeil ne se distend
La flore d'îles du Levant
Ce qui berce en vos yeux son chant
Pour atteindre le matin ô connue
Inconnue c'est la chaleur fauve
Du Chaos où l'oeil enfin touche
Île ces requins vos fumures
Le charroi de votre sang l'homme
Et sa colline la femme et les cases
L'avenue dans ces miroirs les Mains
Est-ce oiseau, une racine qui gicle
Est-ce moisson, l'amitié grandie de la terre
La même couleur éclabousse, caresse
La souffrance est de ne pas voir
Beauté de ce peuple d'aimants
Dans la limaille végétale et vous
Je vous cerne comme la mer
Avec ses fumures d'épaves
Beauté des routes multicolores
Dans la savane que rumine
L'autan plein de mots à éclore
Je vous mène à votre seuil
Écoutant ruisseler mes tambours
Attendant l'éclat brusque des lames
L'éveil sur l'eau des danseurs
Et des chiens qui entre les jambes regardent
Dans ce bruit de fraternité
La pierre et son lichen ma parole
Juste mais vive demain pour vous
Telle fureur dans la douceur marine,
Je me fais mer où l'enfant va rêver.

Edouard Glissant
« Un champ d'îles » est la deuxième partie du poème du même nom, publié aux éditions Seuil en 1965, republié dans Poèmes complets. Paris: Gallimard, 1994: 61-68.
© 1965, 1994 Édouard Glissant